Trudeau et Trump

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Experts urge Ottawa to strengthen ties with Mexico

OTTAWA — The Globe and Mail

Speaking to the Senate foreign-affairs committee Thursday, Laura Dawson, director of the Canada Institute at the Woodrow Wilson Center in Washington, said Canada must make every effort to strengthen its relationship with Mexico as Mr. Trump moves into the White House with his anti-trade policies and plans to build a wall along the Mexican border.

“If the worst happens and the United States does withdraw from NAFTA and does impose the punitive policies that we hear about towards Mexico, it does not benefit Canada at all to pull away from that relationship as well,” Ms. Dawson said.

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Colin Robertson, a former diplomat and vice-president and fellow at the Canadian Global Affairs Institute, says that Mr. Trump’s election has been incredibly troublesome to Canada’s relationship with the U.S. and Mexico.

“The election of Donald Trump is proving, at least in the short term, as disruptive to Canada-U.S. relations and Canada-Mexico relations as 9/11,” Mr. Robertson said. “Strengthening the partnership with Mexico makes strategic sense for Canada.”

Mr. Robertson said the Liberal government’s decision to lift a visa requirement on Mexicans wishing to enter the country is a good first step to improving relations with Mexico, but more needs to be done.

He suggested Prime Minister Justin Trudeau make the relationship a priority by putting Mexico on his travel agenda for 2017 and bringing the premiers with him on the trip. He also suggested that Governor-General David Johnston visit Mexico with the presidents of various Canadian universities in an effort to encourage Mexican students to study in Canada.

Mr. Robertson said Canada can also boost trade with Mexico, regardless of whether Mr. Trump follows through with his with his anti-trade agenda. With Mr. Trump promising to withdraw from the Trans-Pacific Partnership, essentially killing the trade deal without U.S. support, he said Canada and Mexico – both of which are signatories to the TPP – still have a chance to salvage parts of the TPP and the North American free-trade Agreement.

“If the United States were to pull out of NAFTA, NAFTA in fact remains in place between Canada and Mexico and I think that we should be looking at a number of the things we were going to be doing with the United States in the Trans-Pacific Partnership and apply them, which we could do, to an updated Canada-Mexico agreement,” he said.

However, it appears Mr. Trump may be rethinking his campaign promise to pull out of NAFTA. In a 2½-minute video statement Monday where he unveiled his plans for his first 100 days in office, he did not mention NAFTA.

Ms. Dawson said Mr. Trump may change his tune on the trade deal once he hears the American business community’s reaction.

“Business was understandably silent during the U.S. election,” she said. “Now that we have a president-elect, I think business is going to be lined up down Pennsylvania Avenue explaining to the new administration how important trilateral supply chains are.”

In the case that the United States stays in NAFTA, Canada could use the opportunity to renegotiate parts of the massive trade deal to its benefit. Mr. Trudeau has already said Canada is more than happy to talk about trade deals, including NAFTA, if other countries want to reopen them.

Mr. Robertson said Canada would likely negotiate more professions onto the NAFTA mobility list and improved border access for Canadians entering the United States. On the American side, he suspects the United States would push for better protection of intellectual property.

In the meantime, Mr. Robertson said it’s time for the government to start re-educating the Canadian public on the importance of trade to the country.

“We stopped doing that in the mid-nineties and I think that’s a big mistake. I think we have to go back because Canada, of all the countries in the G8, we are really dependent on trade,” Mr. Robertson said.

Publié le 09 novembre 2016 à 23h06 | Mis à jour le 10 novembre 2016 à 09h03

Trudeau a discuté avec Trump

Le premier ministre Justin Trudeau a dit s'être... (La Presse canadienne, Adrian Wyld)

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Le premier ministre Justin Trudeau a dit s’être entretenu, mercredi, avec Donald Trump, pour le féliciter de sa victoire électorale. Le cabinet du premier ministre a indiqué que M. Trudeau et le président désigné ont réaffirmé l’importance de la relation bilatérale entre le Canada et les États-Unis et ont discuté de divers dossiers d’intérêt commun.

Fannie Olivier

La Presse Canadienne
Ottawa

Plusieurs politiciens à Ottawa ont tenté de se faire rassurants au lendemain de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis.

Le premier ministre Justin Trudeau a dit s’être entretenu, mercredi, avec M. Trump, pour le féliciter de sa victoire électorale. Le cabinet du premier ministre a indiqué que M. Trudeau et le président élu ont réaffirmé l’importance de la relation bilatérale entre le Canada et les États-Unis et ont discuté de divers dossiers d’intérêt commun.

Le premier ministre a invité le président élu à effectuer une visite au Canada «à la première occasion», et ce dernier a lancé la même invitation au premier ministre, a-t-on affirmé.

M. Trudeau l’avait d’abord félicité par communiqué, insistant sur le fait que le Canada n’a pas d’ami, de partenaire ou d’allié plus proche que les États-Unis.

«Nous sommes impatients de travailler de très près avec le président élu, M. Trump, et avec son administration et le Congrès des États-Unis au cours des prochaines années, notamment sur les dossiers du commerce, de l’investissement ainsi que de la paix et de la sécurité internationales», a-t-il écrit. Selon M. Trudeau, la relation qui unit les deux pays est «un exemple pour le reste du monde».

Tout au long de la campagne américaine, M. Trudeau avait pris soin de ne pas révéler quel candidat il préférait même si ses affinités avec les démocrates ne font pas de doute, répétant religieusement qu’il laissait aux Américains le choix de désigner leur président. L’élection de M. Trump étant une surprise pour à peu près tout le monde, M. Trudeau doit se féliciter d’avoir fait preuve d’une telle réserve.

Le premier ministre a semblé aussi vouloir apaiser les craintes des Canadiens, alors que les positions de M. Trump sur une multitude de dossiers sont carrément à l’opposé des siennes.

Devant un groupe de jeunes réunis à Ottawa dans le cadre de l’événement «We Day», il les a incités à prendre cette élection du bon côté, alors qu’à ses yeux, Américains et Canadiens de la classe moyenne partagent le même objectif: réussir.

«Nous avons besoin d’avoir des gouvernements qui écoutent et qui répondent à ces inquiétudes et à ces espoirs. Alors nous allons travailler fort (…) ensemble, et je vais travailler avec l’administration du président élu Trump et avec tous les partenaires autour du monde pour m’assurer qu’on est en train de bâtir le monde meilleur que vous méritez», a-t-il lancé.

Partis d’opposition

Du côté de l’opposition officielle, on a aussi insisté sur la force de l’amitié entre les deux pays.

«Les États-Unis sont, et vont demeurer, l’allié et ami le plus proche du Canada. Nos relations uniques ont passé le cap des près de 150 ans», a écrit la chef conservatrice intérimaire Rona Ambrose dans un communiqué.

À mots couverts, elle a néanmoins fait part de ses préoccupations en affirmant qu’elle allait «demander des comptes au gouvernement canadien» sur «le règlement d’irritants commerciaux comme le conflit sur le bois d’?uvre», de même que pour le maintien d’un «solide programme de libre-échange avec la nouvelle administration américaine». Car au cours de la campagne, M. Trump a pris des positions très protectionnistes, allant jusqu’à affirmer qu’il voulait renégocier l’ALÉNA.

Mme Ambrose a également remis le dossier du pipeline Keystone XL sur la table, un projet d’oléoduc que le candidat républicain a promis d’approuver. «Le Parti conservateur du Canada presse le premier ministre de communiquer avec le président élu Trump le plus tôt possible et de faire de l’approbation de ce projet créateur d’emplois une priorité absolue», a-t-elle indiqué. Le pipeline du promoteur TransCanada avait été rejeté par l’administration de Barack Obama.

La députation conservatrice semblait divisée devant l’élection de M. Trump, certains élus l’accueillant avec circonspection, d’autres, comme la candidate à la chefferie Kellie Leitch, avec un enthousiasme débridé. Elle a soutenu que les Américains avaient «jeté dehors les élites» en élisant M. Trump et qu’il s’agissait là d’un «message excitant qui doit être livré au Canada également», a-t-elle écrit dans une lettre à ses partisans.

Quant au chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Thomas Mulcair, il n’a pas voulu répéter mercredi les mots qu’il prononçait la semaine dernière, soit que M. Trump «démontrait un comportement fasciste», affirmant néanmoins qu’il n’avait «jamais changé (son) opinion là-dessus.»

En mêlée de presse à Montréal, il a appelé M. Trudeau à se tenir debout devant M. Trump. «Quand vous voyez le type de commentaires sexistes et racistes qui ont été faits pendant la campagne, c’est le genre de chose que vous ne voulez pas au Canada», a fait valoir M. Mulcair.

Quoi, maintenant?

Même si les relations entre les États-Unis et le Canada sont là pour durer, elles seront assurément grandement bouleversées.

Déjà, l’ambassadeur canadien à Washington David MacNaughton a signalé mercredi que le Canada était disposé à rouvrir l’ALÉNA pour «l’améliorer».

«Nous sommes prêts à discuter, a avancé l’ambassadeur en conférence téléphonique. Nous pensons que l’accord tel qu’il est a bénéficié aux trois pays, mais je pense que n’importe quoi peut être amélioré, alors nous sommes ouverts à la discussion.»

Le chercheur Christophe Cloutier-Roy de la chaire Raoul-Dandurand croit d’ailleurs que le commerce risque d’être une pomme de discorde entre les deux gouvernements.

«C’est sûr que le point d’achoppement, ce qui va vraiment être compliqué, c’est toutes les questions relatives au commerce (…), a-t-il noté en entrevue. Mais c’est sûr que la relation d’amitié en tant que telle devrait survivre au passage de M. Trump à la Maison-Blanche.»

Selon l’ancien diplomate Colin Robertson, le commerce n’est pas le seul dossier sur lequel le Canada devra réviser ses positions. En entrevue, il a affirmé que M. Trudeau pourrait y penser deux fois avant d’imposer un prix sur le carbone au pays.

Il s’attend aussi à ce que M. Trump demande au Canada et à l’ensemble de ses alliés d’investir davantage en défense. «Vous pouvez être certains que M. Trump va soulever la question avec M. Trudeau», a-t-il souligné.

Au sud

Le président mexicain, Enrique Peña Nieto, a félicité… les États-Unis pour leurs élections, sans saluer directement la victoire de Donald Trump. M. Peña Nieto a réitéré mercredi sa volonté de collaborer avec M. Trump «au nom des relations bilatérales».

Le secrétaire mexicain au Trésor, Jose Antonio Meade, a précisé que le pays s’était préparé à de tels chocs financiers externes, comme il l’avait fait d’ailleurs pour le Brexit. Il a rappelé que la décision de la Réserve fédérale américaine sur les taux d’intérêt, en décembre prochain, pourrait aussi constituer un nouveau choc pour le Mexique.

M. Meade a indiqué mercredi aux journalistes que le pays n’avait pas l’intention pour l’instant de soutenir le peso, qui a perdu environ 9,5 % de sa valeur.